Que faire de nos anciennes carrières ?
Les carrières sont des terrains exploités pour l’extraction de minéraux ou de matériaux de construction. Elles peuvent être ouvertes à flanc de coteau ou souterraines. Leur remise en état est obligatoire et doit être entamée en cours ou en fin d’exploitation. Le solaire constitue une des voies possibles pour le réaménagement des carrières désaffectées.
La réglementation sur la remise en état des carrières
L’exploitation de carrière est régie par la loi du 12 juillet 1976 sur la protection de la nature. À cela s’ajoute celle du 19 juillet de la même année relative aux installations classées. Cette activité est également soumise à la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement et pour prévenir les changements climatiques depuis 1993.
Quant à la remise en état, elle est régie par l’article 12.2 de l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994. Modifié, celui-ci est relatif aux exploitations de carrière et aux installations de premier traitement des matériaux de carrière. Il prévoit une remise en état ou une réhabilitation du site à la charge de l’exploitant.
Le document d’autorisation produit par la préfecture pour l’exploitation du site mentionne sa réhabilitation obligatoire pour l’exploitant.
La déclaration de cessation de travaux doit être adressée au préfet 6 mois avant la fin de l’autorisation d’exploitation. Elle est obligatoirement accompagnée d’un projet de remise en état ou de réhabilitation. Celui-ci peut être axé sur le solaire, en assurant la transition entre deux activités. La mise en place de l’installation prévoit également une réhabilitation écologique de la carrière désaffectée.
Miser sur le solaire pour la réhabilitation de carrière
En faisant le choix du solaire, la réhabilitation des carrières désaffectées s’inscrit dans les objectifs de la transition énergétique. En effet, elle permet la revalorisation des surfaces inutilisées d’un terrain non exploité. Cette transformation de site ne génère pas de conflit d’usage. En y installant une centrale solaire, les parcelles (autrement exploitables pour l’industrie, l’agriculture ou l’immobilier) sont préservées.
Cette alternative présente un avantage majeur. Elle coûte moins cher qu’une remise en état pour une utilisation ultérieure dans le forestier, l’agricole ou l’immobilier. L’installation d’une centrale solaire est également une source de revenus si l’exploitant est propriétaire de la carrière. La société spécialisée s’occupe de l’étude du projet, de son financement, de sa mise en place et de son suivi. Elle versera également un loyer au propriétaire pour l’occupation de son terrain. De nombreuses carrières ont déjà été transformées en fermes solaires.
À Piolenc, en Provence, une carrière non exploitée, désaffectée et remplie d’eau accueille la toute première ferme solaire flottante française. Elle a été réalisée par une entreprise, conjointement avec la mairie de cette localité. O’Mega1 est opérationnelle depuis 2019, et sa capacité de production est de 47 MWc. Un projet similaire est en cours dans les Landes. La centrale solaire y sera installée dans une carrière de gypse, avec une production estimée à 5 MWc.